Autisme, poids de naissance et prématurité
Une récente étude montre le lien qui existe entre autisme d'une part, et poids faible à la naissance et/ou prématurité d'autre part. Pour des raisons encore inconnues, cette concordance varie chez les filles et chez les garçons.
Un nouveau lienL'autisme touche environ 25 personnes sur 10 000 et 3 à 4 fois plus les garçons que les filles. S'il est sans doute présent dès la naissance, l'autisme apparaît généralement de façon visible vers l'âge d'un ou deux ans. Caractérisée par un trouble de la communication et du contact, cette maladie reste en grande partie mystérieuse. On lui reconnaît aujourd'hui une origine génétique bien que celle-ci ne soit pas encore clairement identifiée. Par ailleurs, une étude a montré récemment le lien entre autisme et faible poids de naissance et/ou naissance prématurée, facteurs qui multiplieraient par deux le risque d'être atteint par cette maladie.
Filles contre garçonsCe risque accru varie cependant chez les filles et les garçons. Ainsi, bien que la maladie soit globalement plus fréquente chez les garçons, le risque d'autisme pour ces derniers est seulement deux fois plus élevé s'ils ont un poids faible (moins de 2,5 kilogrammes) tandis qu'il est jusqu'à trois fois plus élevé chez les filles poids plume. Il semble aussi que l'influence du poids et de la prématurité diffère selon que l'enfant est uniquement atteint d'autisme ou, au contraire, présente d'autres troubles.
Lien à double sens ?L'étude n'explique cependant la raison d'être de cette association entre, d'une part, poids faible et prématurité, et, d'autre part, risque accru d'autisme. Par contre, le poids faible et la prématurité témoignent clairement d'un mauvais développement du bébé pendant la grossesse. Reste à savoir si c'est la mauvaise croissance du foetus qui entraine des problèmes de développement neurologique ou si, à l'inverse, c'est l'affection neurologique qui est responsable du poids faible.
Reconnaître l'autismeSi cette étude ouvre des pistes sans toutefois tirer de conclusions, elle constitue un encouragement de plus à surveiller étroitement les enfants nés trop tôt ou avec un poids trop faible afin de déceler au plus tôt toute difficulté de développement. Ces enfants doivent ainsi être étroitement suivis et revus à 18, 24, et 30 mois, tout comme les enfants dont un membre de la famille est concerné par la maladie. Rappelons en effet que plus la prise en charge se fait de façon précoce, meilleure sera l'évolution de l'enfant.
Une grossesse détenduePar ailleurs, cette étude est aussi l'occasion de rappeler que, s'il y a pas de recette magique pour avoir un bébé en parfaite santé, certaines règles simples de prévention méritent d'être respectées par toutes les femmes enceintes. Ne pas fumer, ne pas boire, éviter les infections, bien manger, dormir suffisamment, faire de l'exercice de façon modérée et surtout éviter le stress et l'anxiété: des conseils simples pour les futures mamans qui, sans garantir une maîtrise totale des risques, permettent de mettre toutes les chances de son côté.